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La bourrine

Bourrine

Composition

Habitat traditionnel du maraichin, qu'il soit journalier, domestique ou bordier, la bourrine est une bâtisse basse dressée sur un tertre pour éviter les inondations et protégée des vents de mer par un rideau d'arbres.

Elle se compose de murs constitués d'un mélange de paille et de terre argileuse directement prise dans le marais et d'un toit de roseaux.

La bourrine est une demeure modeste qui compte une seule pièce, plus rarement deux, servant à la fois de cuisine, de salle à manger et de chambre.

 

Mobilier

Le mobilier que comptait la bourrine était des plus modestes : une ou deux grandes armoires maraichines, voire un vaisselier, une table et ses deux bancs avec parfois un meuble de toilette en constituaient l'essentiel.

Par ailleurs, des lits à quenouille suffisamment hauts pour éviter les inondations étaient disposés de chaque côté de l'âtre.

Parfois, quand les moyens de la famille le permettaient, il existait un four construit au pignon de la maison et donnant sur la chambre.

Des bâtiments annexes (poulaillers, étables, toits à canard) accompagnaient la bourrine.

 

Emplacement 

La bourrine était parfois bâtie sur un emplacement appelé "délaissé communal", c'est-à-dire une terre inutilisée en bordure d'un chemin et appartenant à la municipalité.

Celle-ci accordait aux nécessiteux des concessions leur permettant de construire leur demeure mais restait propriétaire du terrain.

Selon l'usage de l'époque, celui qui désirait bénéficier de la tolérance de la Commune devait faire le gros oeuvre en une nuit de manière à ce que dès l'aube on puisse voir la cheminée fumée. Comme la main-d'oeuvre ouvrière était chère, on faisait généralement appel à la solidarité du voisinage.

En cas de départ du maraichin, celui-ci ne pouvait en aucun cas prétendre à un quelconque droit sur le terrain ou sur les murs de l'habitation. En revanche, il pouvait emporter sa charpente et son mobilier.

 

La bourrine de nos jours

Il y avait autrefois un nombre considérable de bourrines au Pays du Pont d'Yeu. De nos jours, on en dénombre moins d'une centaine.

Certaines sont parfaitement authentiques tandis que d'autres ont subi des transformations dues à la difficulté croissante à se procurer à la fois des matériaux traditionnels et du personnel qualifié, les fameux bourrineurs.